Dans le vaste paysage médiatique français, rares sont ceux qui réussissent à conjuguer avec élégance rigueur journalistique, sens de l’anticipation et présence dans le débat public. Éric de Riedmatten est de ceux-là. Journaliste, artisan de la communication et auteur tourné vers les ruptures technologiques, il incarne une figure de transition qui relie les mondes de l’information, de l’entreprise et de la prospective. Dans cet article, je vous emmène dans les coulisses de sa trajectoire, de ses combats et des paradoxes de son métier.
Les grandes lignes du parcours d’Éric de Riedmatten
Le chemin parcouru par Éric de Riedmatten est riche de transformations, de bifurcations assumées et d’engagements mêlés. Il n’est pas seulement le journaliste que l’on aperçoit à l’écran ou dans les conférences : il est aussi le bâtisseur de ponts entre les secteurs de l’information, de l’entreprise et de l’innovation.
Des débuts au micro d’Europe 1
Le point de départ de sa carrière se situe dans les années 1980, quand il rejoint la célèbre radio Europe 1. Il y assure des chroniques économiques, anime des émissions comme Décideurs, et suit de près les marchés boursiers et l’actualité industrielle. Cette première étape lui donne le goût du terrain, du décryptage, d’un journalisme qui va au-delà de la simple narration.
Au fil des années, il se distingue par son ton clair, sa capacité à rendre accessibles des thèmes arides et son respect pour les sujets techniques. On y décèle déjà la marque d’un journaliste qui refuse la superficialité.
Virages vers la communication d’entreprise
Au tournant des années 2000, il fait le choix audacieux de quitter la pure rédaction pour explorer la sphère corporate. Il entre chez Siemens France comme directeur de la communication, puis occupe un poste similaire chez BMW France, assumant des responsabilités stratégiques, institutionnelles et médiatiques. Cette expérience le plonge dans le monde des coulisses : stratégie d’image, gestion de crise, alliances technologiques, communication interne.
Cette double vie — entre analyse journalistique et immersion dans les rouages de l’entreprise — forge un angle particulier. Il n’observe plus d’en haut, il participe. Il voit les décisions, les arbitrages et la complexité des messages à transmettre dans un monde hyperconnecté et exigent.
Le renouveau via EDR COM et le retour au médias
À partir de 2011, Éric de Riedmatten se positionne comme consultant en communication, puis fonde sa propre structure, EDR COM. L’objectif : produire des contenus, accompagner des entreprises dans leur narration technologique, relier innovation et média.
Parallèlement, il renouera avec le journalisme. Depuis 2017, il intervient dans les espaces d’analyse économique de la chaîne d’information continue CNews, où ses chroniques et reportages sont attendus. Il y apporte sa vision, souvent prospective, sur les défis économiques, technologiques ou écologiques du moment.
Les thèmes de prédilection et l’empreinte intellectuelle
L’innovation comme fil rouge
Ce qui distingue Éric de Riedmatten, c’est sans doute son œil fixé vers l’avenir. Les ruptures technologiques, les transitions écologiques, la transformation des industries : autant de sujets qu’il aborde avec curiosité et prudence. Dans ses ouvrages — comme Les 50 innovations qui vont bouleverser notre vie ou « XXIe siècle : innovations vertes » — il déroule des scénarios éclairants, parfois prospectifs, mais toujours ancrés dans des réalités factuelles.
Il ne se contente pas de prédire : il soulève des questions. Quelle place pour l’humain dans une économie automatisée ? Comment concilier croissance et durabilité ? Son apport n’est pas celui d’un devin, mais celui d’un penseur qui questionne.
Une posture pédagogique et critique
Jamais démagogue, il privilégie la clarté à la provocation. Ses interventions sont marquées par le souci d’éclairer sans infantiliser. Il sait que l’économie n’est pas un monde clos réservé aux initiés. Il s’adresse à tous, mais sans rien simplifier de manière irresponsable.
En même temps, il conserve une distance critique vis-à-vis des promesses trop belles des technologies et des modes corporatives. Il rappelle les tensions, les résistances, les dilemnes éthiques. C’est cette nuance qui le rend crédible.
Engagements associatifs et responsabilité sociétale
Au-delà du micro et des mots, Éric de Riedmatten investit des sphères civiques. Il préside le Green Business Club, organisation qui valorise les entreprises à impact écologique. Il est également impliqué dans la sauvegarde du patrimoine maritime via French Lines. Ces engagements traduisent un souci pour les racines, la mémoire, mais aussi pour l’avenir collectif.
Pour lui, le journalisme ne se réduit pas à l’observation ; c’est aussi une forme de responsabilité civique : poser les bonnes questions, stimuler la conscience, embarquer le public dans la réflexion.
Tensions, défis et zones d’ombre
Aucun parcours n’est sans obstacles. Dans le cas d’Éric de Riedmatten, plusieurs zones de tension émergent.
Le risque du “double chapeau”
Travailler à la fois pour les médias et pour les institutions ou entreprises peut générer des conflits d’intérêts perçus. Le défi est constant : préserver l’indépendance tout en exploitant les connaissances acquises dans le monde corporate. Il lui faut gérer la perception publique avec transparence, éviter toute accusation de favoritisme ou de compromission.
Les incertitudes du journalisme économique
Le métier lui-même est sous pression : modèles publicitaires instables, concurrence numérique, instantanéité de l’information. Comment garder du recul dans un régime de l’immédiat ? Comment produire des analyses de fond quand les formats favorisent la brièveté ? Il doit naviguer entre exigence et adaptation, entre profondeur et lisibilité.
Vie privée et rumeurs
Parfois, des bruits circulent — sur sa santé ou sur des épisodes personnels. Il privilégie une posture discrète, ce qui nourrit un mystère. Dans une époque où l’intimité est souvent consumée par la médiatisation, son choix de rester en retrait est aussi un acte de dignité.
Portrait en mouvement : forces et singularités
- L’entrepreneur de la communication : fondateur d’EDR COM, il met son expertise au service des innovations.
- L’analyste économique impartial : il intervient sur CNews et dans des médias spécialisés, apportant un regard informé.
- Le penseur du futur : à travers ses livres, ses conférences, il propose des scénarios crédibles pour demain.
- Le citoyen engagé : ses engagements associatifs montrent que son intérêt va au-delà du médiatique.
- L’homme prudent : il préserve sa sphère privée, ne cède pas à l’ostentation, et préfère que ses idées parlent.
Pourquoi Éric de Riedmatten compte aujourd’hui
Dans un univers médiatique saturé, sa voix apporte un contrepoint précieux. Il ne crie pas plus fort, mais il offre de la cohérence. Il ne promet pas le désirable, mais il propose du crédible. À travers lui se dessine un modèle de journaliste qui ne se contente pas de relayer : il participe à la construction d’un regard collectif.
Ses interventions sur CNews, ses écrits prospectifs, ses collaborations dans le monde de l’entreprise ou de la technologie le rendent incontournable dès que les enjeux dépassent le strict micro-événement. Il devient un lens pour comprendre les mutations économiques et techniques.
Et enfin, son équilibre personnel — entre discrétion et impact — est un rappel précieux à tous ceux qui naviguent entre visibilité et éthique : le statut public ne doit jamais écraser la liberté intérieure.
Conclusion
Dans une époque marquée par l’accélération, l’incertitude et le bruit médiatique permanent, Éric de Riedmatten apparaît comme un repère. Il n’est ni le prophète du progrès, ni le chantre du néologisme facile, mais plutôt l’architecte lucide d’une compréhension à la croisée de l’économie, de la technique et de l’humain.
Son parcours nous enseigne qu’on peut traverser les mondes — radio, entreprise, média, associations — sans se perdre, tant que l’on conserve une ligne, une rigueur, un souci de la vérité. Il montre aussi que le rôle du journaliste ne s’achève pas avec la diffusion d’une information : il continue au-delà, dans le débat, l’anticipation, la responsabilité collective.
En fin de compte, Éric de Riedmatten n’est pas simplement un homme devant les caméras ou les pages des journaux : c’est une voix durable, capable d’éclairer l’horizon en ramenant le public au cœur du questionnement. Dans les années à venir, face aux disruptions économiques, technologiques, écologiques, cette voix est plus nécessaire que jamais.

